13 Premier voyage.

Publié le par Robert L'Horreur


Mon bateau, il y a 40 ans.


Les boums vont finir par ranger leurs jouets. Les grosses boî-boîtes vont quitter la coursive centrale arrière pour disparaître à fond de cale, aux fers….Ca fait beaucoup plus propre tout de suite.
Et puis nous allons bouger.
Un beau matin, au chant du coq ( pas le nôtre ), lorsque blanchit la campagne, lorsque la rosée made in Bzh à terminé de se déposer délicatement, vers les onze heures donc, "passage du courant terre sur courant bord". Le diesel de la machine arrière est prêt à prendre le relais. Les hauts parleurs confirment bien que nous allons quitter le quai, pour la haute mer, sans doute. Les creux de 10 mètres, les vagues gigantesques qui vous fouettent le visages et qui vous confèrent l'âme du Cap-Hornier. Bon on bouge un peu.
Et là commence une observation mutuelle entre les appelés, un seul galon rouge en haut de la manche, symbole du breveté provisoire, le débutant, bref le mousse qui n’y connaît rien, et le breveté élémentaire, un galon rouge en bas de la manche, symbole d'une coriace formation aux dures lois de la mer, en fait tout frais tout « moulu » de l'école de la marine, mais qui s’est bien gardé de le dire. Les uns comme les autres n'en menaient pas large. Moi, j'ai déjà connu le large, l'océan, les embruns, le roulis et le reste, puisque j'ai pris le bac pour aller à l'île d'Oléron, j'avais alors 8 ans. J'ai même fait du canoë sur la Seine, vers le pont Alexandre III, et là on parlait de pelle, de bordé, pas de dame de nage.... Une dizaine à bord, nous avons fait la course avec les péniches autour de l'île de la cité, et nous avons gagné... Mais eux, à part peut être, et encore, la bouée canard de la piscine municipale, il n'avaient pas encore connu la mer.... Enorme différence. Pourtant, ils nous avaient "bourrélemou, et fait croire plein de trucs du style " tu verras en mer..." Ils se rassuraient eux mêmes, car comme pour nous, c'était leur premier embarquement.
Ah, après avoir bougé, nous avançons. J'ai le pied marin, j'étale, tout va bien. Je confirme.
Deux ou trois remorqueurs vont nous changer de quai, pas de haute mer, pas d'embruns, rien du tout. Oh, désespoir intense... Penfeld adorée.
De toute façon, avec une machine avant en pièces détachées nous ne risquions pas de courir l'aventure. Un mi-mile et encore, pour s'amarrer pratiquement sous le pont de Recouvrance.
Mon premier voyage sur un navire de guerre, palpitant, non ?
Repassage sur courant terre, et nous allons attendre sagement le père Noël.


Mon bateau, il y a 40 ans.
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