14 Noël 1969 à bord.

Mon bateau, il y a 40 ans.

En ce jour de réveillon, les permissionnaires vont être nombreux, très nombreux, si nombreux qu'il ne va rester qu'un effectif minimum de garde. Le soir, pour le diner, la cafète va être un peu vide...Ensuite, le bateau va être encore plus vide.. en gros 20 gus + un ou deux gradés.
En nocturne, notre cuistot nous à préparé un repas de réveillon ( second passage à table dans la même soirée : l'amérique ). Et quel repas. Un vrai repas de réveillon, avec de la bûche...Pas de passage à la rampe. C'est Pa..se ( un grand brun barbu ) qui va nous servir, il fait aussi partie des invités. Et comme nous ne sommes qu'une poignée à table, nous sommes tous réunis, toutes spécialités confondues. Il va y avoir du rabe, du sur-rabe, et de vin en bouteille aussi. Du blanc et du rouge qu'il va falloir finir, bah tiens. Les choses ont été prévues en grand.
Sur le pont principal, on joue à la TPA, avec surcharge. TPA = turbo pompe alimentaire, joujou des chauffeurs. Ce jeu, on ne peut plus con, consiste à boire au goulot du vin rouge, et en même, temps mettre la surcharge, c'est à dire boire aussi au goulot du vin blanc... Tout nouveau jeu, ça vient de sortir. C'est pas facile, et on en colle autant sur la vareuse. Deux goulots sur la même bouche, oh lala.. c'est très con, mais comme je l'ai déjà dit, il faut bien finir les bouteilles. Puis un peu de farandole style la bande à Bazile, toujours sur le pont principal.
Stop. L'officier de garde nous bloque le passage. Vous êtes en ville, messieurs......En effet nous sommes pratiquement sous le pont de Recouvrance, et les civils nous voient, nous entendent. La vilaine image ....Bon, demi tour.
Et là, le bidel invite au poste des patrons (si, si..) les rescapés. Opération Ricard.
Un lendemain de mal aux cheveux , un peu quand même. Mais il y a des rondes, il faut bien les faire.
Au pied des cheminées, rien , rien de rien.
C'est comme ça.
Ce sera pour moi un super Noël.

Mon bateau, il y a 40 ans.